Sur les terres du château de Bodiffé sont construits deux sanatoriums : le sanatorium de Bodiffé qui ouvre le 10 juillet 1933 et celui de Bel-Air le 1er février 1934.
Le château quant à lui est aménagé pour recevoir les services administratifs et les appartements du médecin-directeur et du médecin adjoint.
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Au lendemain de la guerre, le sanatorium de Mindin à Saint-Brévin les Pins, est créé dès le mois d’aout 1919. Il recevra dans un premier temps les enfants provenant de l’Alsace Lorraine libérée. Ce sanatorium est directement géré par l’Etat, d’autres centres sont privés comme Pen Bron, créé en 1887 à La Turballe ou Rockroum créé en 1899 à Roscoff ou encore Kerpape créé en 1918 à Plœmeur.
En 1922, est décidé la construction du sanatorium de Trestel dont la première pierre est posée en janvier 1925 par Justin Godart, ministre de l'Hygiène.
Le département des Côtes d'Armor parait défavorisé face au développement des cures marines des sanatoriums côtiers. La tuberculose devient un vrai fléau, elle touche l'ensemble des classes sociales. La loi du 7 septembre 1919 prescrit la création d'établissement de ce type dans chaque département.
Le préfet Gaston Touzet prend un arrêté le 19 octobre 1929 déclarant d’utilité publique l’acquisition du château de Bodiffé, situé entre Loudéac et Merdrignac.
Février 1930 : annonce officielle de la création d’un sanatorium pour les tuberculeux pulmonaires.
Le domaine comprend : 6 hectares, un château avec quatre niveaux habitables, de nombreux communs (conciergerie, garage, écuries, chenil…), un parc, une roseraie, des jardins et serres, des étangs …
L’étude de construction est confiée à M Feine, architecte du gouvernement et créateur du sanatorium de Trestel, il est assisté de M Tournon, également architecte.
Les deux sites vont être construits simultanément : le site de Bodiffé prend le profil d’un bateau, celui de Bel-Air un avion.
Conformément à la loi qui oblige à "hospitaliser les sexes en quartiers séparés", les établissements sont distants de 1.4 km : le sanatorium de Bodiffé, long de 110 m comporte 115 lits pour abriter femmes et enfants, et le sanatorium Bel-Air long de 136 m de long et pouvant héberger 115 hommes. Les deux bâtiments sont séparés de surcroît par une rivière afin de réduire davantage encore les possibilités de contacts entre sexes, une des préoccupations quasi obsessionnelles des administrations hospitalières de l’époque.
Les durées des séjours oscillent de 12 à 18 mois. La vie s’articule autour des soins et des traitements comme la cure d’air, on observe une étroite surveillance de l’hygiène, une attention particulière est portée à la nourriture : une alimentation saine et substantielle... le tout encadré par deux règles de discipline : pas d’alcool et la séparation des sexes.
Les distractions ne manquent pas : les promenades dans le parc, les deux sanatoriums disposent chacun d’un théâtre, des films sont également projetés, on trouve une salle de jeux de cartes ou de sociétés, une bibliothèque. De nombreuses fêtes sont organisées pour la mie-carême, la fête des mères... Les visites sont autorisées les mercredis et dimanches ; les permissions n’excèdent pas 16 jours par an.
On note la présence d'un aumônier, la chapelle du sana se situe au sous-sol.
L’amicale Entre nous, une association des pensionnaires et des anciens pensionnaires est créée en 1938, elle diffuse un bulletin mensuel "Le tutu de Bel Air et de Bodiffé", à noter que tutu fait référence à tuberculeux.
Parmi les 290 malades sortis au cours de l'année 1933, 84 sont considérés comme guéris, 45 se sont aggravés et on note 6 décès.
En 1936 Bodiffé accueille 124 femmes et Bel Air 114 hommes.
Il y a peu de perturbations durant la Seconde guerre mondiale. Le docteur Faget dirige alors le sanatorium de Bodiffé. Il y accueille des réfugiés, et notamment la famille Drucker.
L'après guerre voit l'apparition des antibiotiques. En complément des premiers succés médicaux, la chirurgie fait son apparition. Les malades sont dès lors orientés vers le centre de chirurgie pulmonaire de Saint-Brieuc.
Le Sanatorium de Bel Air ferme en mai 1971, il est transformé en un Institut Médico Educatif qui ouvre le avril 1973 recevant près de 120 enfants.
Les malades sont alors regroupés à l'établissement de Bodiffé qui devient alors un sanatorium mixte avec 137 lits.
Durant les années 80, il se transforme en Centre Hospitalier Spécialisé dans les maladies respiratoires.
L'ouragan du 17 octobre 1987 va sceller le destin de Bodiffé : nouvelle restructuration avec le classement en Centre de Moyen Séjour.
En janvier 1993 est approuvé le projet d'un Centre de Rééducation Fonctionnelle, les travaux de rénovation sont entrepris en novembre 1994.
Le 1er juin 1996, le Centre de Rééducation de Plémet et le Centre Hospitalier de Loudéac se réunissent pour former le Centre Hospitalier Intercommunal Plémet-Loudéac.
Le Centre de Rééducation de Plémet est officiellement inauguré en mai 1998.