5 Février 2020
Entre les deux guerres. En 1917, la mutualité va donc acquérir près de 17 hectares de terrain, à proximité de trois fermes de Kerpape. À l'été 1918, les premiers enfants sont accueillis, d'abord dans des baraques en bois. Les premiers bâtiments en dur ne sortiront de terre qu'en 1920. En 1924, Camille Herwergh, directeur des forges d'Hennebont, devient président de l'Union mutualiste du Morbihan. C'est sous sa présidence que le sanatorium va considérablement se développer. Il restera à sa tête jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Très vite, l'établissement va grandir jusqu'à accueillir près de 800 patients, en 1925, puis 1 300, en 1940. Un préventorium pour les jeunes enfants sera également ouvert, à proximité, au niveau de l'actuel EREA Les Pins.
La Seconde Guerre mondiale. Pour protéger les malades des bombardements, ils seront évacués, en 1943, en Sologne, à Lamotte-Beuvron. Les bâtiments sont presque entièrement détruits. La question se pose alors de tout raser ou bien de reconstruire. Ce n'est qu'en 1952 que les bâtiments seront finalement remis en état.
1952-1960. La tuberculose régresse un peu partout en France. Alors, grâce au Dr Briens, le 10 avril 1960, la décision de transformer Kerpape en centre de rééducation fonctionnelle est entérinée. Les premiers projets de création de gymnase et de piscine sont alors déjà à l'étude. Les sœurs de la Sagesse qui assurent les soins, en tant qu'infirmières, depuis les débuts de Kerpape seront remplacées, définitivement, à partir de cette époque, en 1958, par des soignants laïcs.
1960-1970. En 1962, Jean Feullet sera le premier kinésithérapeute à intervenir à Kerpape et, en août 1964, le permis de construire pour la piscine d'eau de mer chauffée et le gymnase est déposé. L'établissement sera alors doté de salles de kiné, d'ergothérapie d'une salle de radiologie et d'ateliers d'appareillage orthopédiques. Kerpape a alors une capacité de 300 lits. Cette première tranche de grands travaux sera inaugurée le 23 mai 1970 par Raymond Marcelin, ministre de l'intérieur et président du conseiller général du Morbihan.
1972-1987. Sous l'impulsion du Dr Busnel, Kerpape va entamer sa longue reconversion et va accueillir progressivement de nouveaux patients, les victimes de la route. Quant à la section tuberculose, elle sera officiellement supprimée le 1er janvier 1975. C'est définitivement la fin d'une histoire et le début d'une autre.
L'établissement va alors continuer de s'agrandir constamment. En 1976, Kerpape adhère au service public hospitalier. En 1977, un premier bâtiment d'hospitalisation pour 100 lits est construit. Entre 81 et 87, un 2e bâtiment de 120 lits verra le jour ainsi que la construction d'une école primaire au sein de l'établissement.
1987-2000. Une "école de vie" est créée en 1992 pour réapprendre l'autonomie des gestes du quotidien. Un nouveau plateau technique dédié à la rééducation pédiatrique est finalisé en 1994. Un centre de rééducation cardiaque ouvre en 95. Depuis, au gré des extensions, des rénovations ou des restructurations, en lien avec le projet d'établissement, le centre continue sa mutation.
2014. Le centre de Kerpape est devenu le principal employeur ploemeurois avec 650 salariés En 1955, il n'en comptait que 80 et en 1968, déjà 315. Il accueille actuellement 400 patients par jour. Sa renommée est désormais nationale voire internationale.
Kerpape, cent ans d'histoire, un livre de Claude Charbonneau. Au fil des pages, de la centaine de photos et des nombreux témoignages, il retrace la vie de l'établissement de soins de 1914 à 2014.
Témoignages
Il a séjourné au sanatorium dans les années 50 - André Gerbier est arrivé au sanatorium de Kerpape en 1958, pour soigner son mal de Pott, une sorte de tuberculose. Son témoignage permet de découvrir ce qu'était le centre de Kerpape, fin des années 50, Ouest-France, 12 aout 2012
Il se souvient de son séjour à Kerpape, en 1937 - Armand Gouffier a passé près de quatre ans au Sanatorium, de 1937 à 1941. À 90 ans, il est revenu, pour la première fois, visiter l'établissement. Un rêve devenu réalité, Ouest-France, 7 octobre 2017
© MLR - Collection particulière - Sanatorium de Kerpape - Pavillon de Fillettes couchées