Careil est l'un des 32 villages composant la commune de Guérande. Situé sur le coteau guérandais, le village domine les marais salants, leur exploitation en a fait sa richesse aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Bien que qualifié de paludier, ce village recensait d'autres corps de métier. Il n'en présente pas moins, encore aujourd'hui, des particularités communes à l'ensemble des villages des marais salants.
On y découvre ainsi des maisons dites doubles ou jumelles, habitations partageant un même pignon, presque symétriques et qui sont parfois regroupées en rangées. Elles présentent les caractéristiques traditionnelles que l'on retrouve dans les villages de Clis, Saillé ou encore Quéniquen : il y a peu d'ouvertures, la toiture est en ardoise, les pignons sont débordants...
Sa chapelle et son château
La chapelle Saint-Mathieu est datée du XVIe siècle. Elle n'est pas une chapelle paroissiale mais d'une frairie, nom donné au groupement d'habitants d'un village cimenté par un esprit communautaire. La chapelle avait pour vocation de faciliter la vie religieuse du village éloigné du centre de Guérande et de son église paroissiale. Le seigneur de Careil était tenu d'y célébrer deux messes par semaine. En échange, il bénéficiait de douze œillets de marais, de planches de terres plantées en vigne et d'une maison et jardin situés à Guérande.
D'une architecture simple, les sablières de sa charpente recèlent d'étonnantes sculptures au vocabulaire à la fois médiéval et d'inspiration Renaissance : portraits en médaillons, monstres hybrides ou grotesques tels qu'une chèvre jouant de la cornemuse, une truie qui file une quenouille...
Le château de Careil, siège de la seigneurie du même nom, constitue l'un des rares exemples de l'architecture Renaissance à Guérande. Il est inscrit aux Monuments historiques.
Le château de Careil a été un site défensif au XIVeme siècle, époque dont il a conservé un chemin de ronde avec ses mâchicoulis. Il fut érigé en châtellenie en 1572 ce qui lui conférait de nombreux droits tel que la haute justice, avec ses gibets à quatre piliers, le droit de four et le droit de marché. Sa façade principale développe un décor propre à cette période avec pilastres et coquilles. Haut-Lieu du protestantisme au XVIe siècle, ses fortifications ont servi de refuge aux protestants de la presqu'île lors des guerres de religion. M. de Marion, propriétaire du site, propose des visites commentées.