La Turballe / Pen Bron - Dans la dune, le cimetière des enfants de Pen Bron
30 Août 2020
Pen Bron - Un petit cimetière d'enfants dans le sable - Protégé par un muret, ce cimetière, un rectangle clos, abrite les tombes blanches et identiques, d'enfants malades qui étaient soignés au centre héliomarin de Pen Bron. Des sœurs de Saint-Vincent de Paul veillent sur eux encore ce jour... les sépultures de seize religieuses accompagnent pour l'éternité les quatre-vingt-cinq enfants âgés de quelques mois à 17 ans, ici enterrés.
Créé en 1887 parHippolyte Pallu, le centre de Pen Bron, le vaisseau hôpital comme il était appelé à l'époque, accueille les enfants atteints de tuberculose. C'est en Novembre 1890 que le Conseil municipal prend la décision de créer un cimetière à Pen Bron. Il est érigé dans la dune, proche du sanatorium. Avant la création de ce cimetière, le transport des enfants décédés se faisait en canot pour rejoindre Le Croisic afin d'y être inhumés, les formalités s'effectuant à la Turballe.
Aujourd’hui, les Amis de Pen Bron prennent le relais de l'entretien du cimetière, un espace où reposent ces enfants et les sœurs qui s’en occupaient, à une autre époque. "C’est pour nous un devoir de mémoire, le respect des lieux, de l’histoire qui a eu lieu avant nous. "
Le site reste préservé du public et d’éventuels intrus grâce à la présence d’un gardien.
Extrait de Fleur de Sel - Les marais salants de la presqu’île guérandaise, Bernard Clavel, 1977
"A deux ou trois sabotées au nord de Pen Bron, vous découvrirez un jardin d'enfants plus émouvant que tous les crépuscules. C'est un petit enclos entouré de granit et d'une haie de fusains taillés ras et qui sont là pour que le vent ne morde pas directement le sol, pour que ce jardin ne s'ensable pas trop rapidement. Un tamaris torturé par le souffle puissant de l'océan marque l'entrée. Six marches de pierre descendent à la grille qu'on ne ferme jamais. Les enfants qui sont ici ne s'en iront pas, et nul ne viendra les déranger.
Au centre de l'enclos, une religieuse de quatre vingt six ans veille sur eux qui dorment en écoutant la grande voix de la mer. Chacun a son petit rectangle de sable entouré de planches. Une croix de bois peinte en blanc y est plantée qui porte une date, un âge et un nom. Ils sont là, une centaine. Roger, cinq ans ; Yvette, deux ans ; Simon, dix ans ; Christiane, trois ans; Françoise, six mois ; Denis sept ans ... Ils ne sont pas tristes. Ils ont cessé de l'être. Ils ont le sable et le soleil, et cette bonne sœur qui ne les quitte pas."
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Extrait de l'article Une visite au sanatorium de Pen Bron, paru le 3 janvier 1931, dans Ouest-Eclair
"Le petit cimetière - Figurez-vous une nécropole perdue dans le Sahara. Le sable a envahi les quatre rangées de tombes qui s'alignent à droite et à gauche d'un calvaire central. Les petites croix de bois portent un nom, une date, et c'est tout. Même les entourages des fosses sont ensevelis sous les monceaux de grains fauves pailletés d'or, roulés par le puissant souffle de l'Océan jusqu'au milieu de ce cimetière étrange, dont les quatre murs se dressent entre deux eaux.
Les gisants n'ont ni fleurs, ni couronnes. Ils dorment au fracas des vagues, sous une couche légère de ce sable chaud qui a jadis réconforté leurs pauvres membres atrophiés. Ce sont des enfants de 6 à 15 ans, jeunes gens et jeunes filles. Ils composent un détachement d'une soixantaine d'unités... Comme pour les garder pendant l'éternel sommeil, voici des religieuses, Sœur Odile, Sœur Hélène, filles de la Charité de Saint Vincent de Paul. Leurs tombes sont aussi modestes que celles de leurs pensionnaires."
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