25 Septembre 2019
Une équipe de sportifs ligériens a participé aux championnats du monde de voile pour non-voyant, à Kingston, au Canada, début septembre et a rapporté la médaille de bronze.
Du 1er au 9 septembre, pour la première année, deux équipages représentaient fa France aux championnats du monde de voile aveugle, à Kingston, au Canada, une ville de 160 000 habitants, située à la jonction du fleuve Saint-Laurent et du lac Ontario. L’équipage ligérien, composé de Nicolas Rondouin, Bernard Destrubé, Pierre Sablon et Céline Choulet, une Mesquéraise, a participé au championnat et s’est classé troisième en catégorie B2.
La barre tenue par un aveugle
Coéquipière, Céline Choulet est voyante : "Nous formons une équipe de deux non-voyants et deux voyants. Chacun possède son poste. La configuration est stricte, le barreur et la grand-voile sont des personnes non-voyantes. "
Les championnats mondiaux comptent trois catégories : B1, B2 et B3. "La première signifie que les participants sont totalement aveugles, la seconde partiellement, la troisième perçoit encore un peu."
Dans l’équipage ligérien, la barre est donnée à Nicolas Rondouin ; "Lui est en cécité absolue." Ce qui n’a pas empêché l’équipe de se classer. "C’était une première participation et nous avons craint de ramasser les bouées, comme on dit !"
Pierre Sablon et Nicolas Rondouin pratiquent la voile à La Chapelle-sur-Erdre, au club de l’Ancre. Pierre a découvert la voile en avril."
Le projet a pris naissance, il y a un an, lorsque Céline Choulet a participé à son premier accompagnement au championnat de France de voile handi-valide en solitaire, avec l’équipe des Pays de la Loire. "J’ai fait la rencontre de Bernard Destrubé, qui m’a demandé si je connaissais des non-voyants prêts à participer. Nous avons pu trouver une équipe et le projet était lancé."
Le binôme a trouvé un autre binôme. À bord, Céline s’occupe des réglages du foc. "J’interviens sur ma voile et communique des informations sur la direction du vent. Bernard, lui, s’occupe de la tactique. Il dirige et chacun s’occupe des réglages."
Sensations et voix remplacent la vue
Dans la voile à l’aveugle, tout est question de sensations et de communication, car le bateau, lui, ne présente aucun aménagement particulier. "Ce sont surtout de petites adaptations, comme des morceaux de ruban adhésif !"
Les équipiers sont partis assez tôt au Canada pour prendre des repères. "Ensemble nous avions régaté sept à huit fois à Piriac. Sur place, à Kingston, nous avons régaté pendant sept jours sur un Shark 24. Toutes les météos ont été rencontrées, de la pétole aux 25 nœuds, sur les quatorze courses courues." Malgré des adversaires de haut niveau, l’équipe a largement défendu les couleurs de la France.
Article Mesquer. La voile, une victoire certaine, même à l’aveugle, 25 septembre 2019, Ouest-France