La seconde moitié du XIX s. attire les premiers écrivains à Piriac
Les "Parisiens", comme on les surnomme, vont se succéder, attirés par le charme des lieux. "On ne peut vraiment rien trouver de plus délicieux, de plus retiré, que ce petit village perdu au milieu des rochers, intéressant par son double côté marin et pastoral". C'est ainsi qu'Alphonse Daudet décrivait Piriac, qu'il découvrit lors de ses séjours en 1874 et 1875, où il logeait à l'Hôtel des Bains, aujourd'hui La Vigie.
D’autres écrivains ou artistes ont séjourné à Piriac : Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Émile Zola,Alphonse de Châteaubriant, Julien Gracq, Bernard Buffet, Paul Belmondo, Pablo Casals. La réponse tient dans les écrits qu'ils ont laissés. Gustave Flaubert et Maxime Ducamp visitaient en 1847 "une petite bourgade, couchée au bord de la mer", reliée depuis peu à Guérande par une route carrossable, et desservie par "les pataches et les coucous". La fameuse patache (petit navire) du Père Legall.
Sur les conseils de Daudet, Émile Zola vint à Piriac et, plutôt gourmand, il ne se priva pas de faire une cure de coquillages tout en rédigeant une nouvelle, Les Coquillages de M. Chabre, une idylle se passant dans la grotte à Madame. Il séjournait au Castel Marie et écrivait à Paul Alexis : "C'estune fête, une belle vie qu'il faudrait mener quatre mois pour bien se porter". Depuis ses fenêtres, il pouvait contempler l'église sur le port, entouré de murs bas, "le cutoir" où les gens venaient s'asseoir pour contempler l'animation du port.
Plus récemment Julien Gracq, dans un récit mêlant fiction et autobiographie, fait une description du bourg étonnante de précision. Piriac y est nommé Kergrit. Il commente avec malice les signes de l'occupation estivale : "On passe le long de courettes minuscules où pend encore à sécher tout l'attirail des baigneuses galantes célébrées par les cartes postales de l'époque des bains de mer : épuisettes, haveneaux. Car le baigneur de Kergrit de père en fils sarcle d'année en année son rocher fidèlement...".