6 Mars 2020
En descendant de Clis vers le hameau des Maisons brûlées, on peut distinguer des ruines perdues, le manoir de Kersalio. C'est un espace naturel, situé à l’abri des regards, il est cependant le témoin d’une richesse historique et écologique.
Le Manoir de Kersalio et ses dépendances surplombent les marais salants depuis le XVème siècle. Jusqu’au XIXème s., c’est une propriété de nobles exploitant le sel pour le compte du commerce intérieur breton essentiellement.
Les sources écrites attestent néanmoins d'une seigneurie à Kersalio dès le milieu du XIIIe siècle. Elle appartient dès cette date à la famille Le Guennec. Peu après 1653, Kersalio passe par succession à la famille Foucquer dont Pierre obtient la charge de procureur du siège royal de Guérande en 1707. Une chapelle est attestée à Kersalio dans un aveu de 1718. Cette famille reste propriétaire du lieu jusqu'à la Révolution.
Au XIXe siècle, le bâtiment est déclassé en exploitation agricole, sa morphologie actuelle atteste de ces activités passées. Le site est composé, au sud, de bâtiments en ruines, dont une tour orientée vers les marais. Cette activité agricole perdurera jusqu’en 1976, où les bâtiments seront détruits par un grand incendie.
Sur le site, on peut observer deux espèces végétales protégées au niveau régional : la buglosse toujours verte et l’ornithope penné. Une chouette chevêche a élu domicile dans le grenier de l’étable et des faucons crécerelles nichent dans les anfractuosités des murs.
Du haut du chemin creux, le visiteur peut apprécier le paysage des marais salants en contrebas, et au loin, la Flèche sableuse de Pen Bron et son prolongement jusqu’à la Presqu’île du Croisic.