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Rues de Guérande - 2

La rue de la Prévoté - Autrefois rue de Requer (du breton "rak ker", le "bout du village"), cette rue était une des grandes artères de la ville. Quand furent édifiées la porte Bizienne et les courtines adjacentes, au XVe siècle, la rue se trouva fermée et perdit toute son importance.

À partir du XVIe siècle, on l'appela rue de la Prévoté, car elle donnait accès à la résidence du prévôt de la collégiale Saint-Aubin, le plus haut dignitaire du collège de chanoines, le prévot étant le représentant de l'évêque. L'installation d'une prévôté est attestée à Guérande dès 1295. Elle est confirmée en 1312 par bulle pontificale (du latin bulla, le « sceau », un document, originellement scellé, par lequel le pape pose un acte juridique). Le manoir de la Prévoté, avec sa tour d'escalier, est un exemple remarquable de l'architecture des manoirs bretons du XVIe siècle. Henri de Bruc de Montplaisir, dernier prévôt de Guérande fut ensuite évêque de Vannes. Pratiquement en ruine au XXe siècle, le manoir a été restauré en 1996. Dans la collégiale, il existe toujours la stalle du Prévot (son fauteuil en bois sculpté).

La rue de Pellan - Nous traversons la rue de Saillé pour emprunter la rue de Pellan, du nom de François-Louis Fournier de Pellan, ancien maire de Guérande de 1855 à 1860 et de son fils Gaston, maire de 1871 à 1878. De Pellan Père est à l'initiative de la demande de classement des remparts de Guérande, en 1855.

L'arrêté d'application datant, lui, de 1877, sous la mandature de de Pellan Fils. La mesure de classement est destinée à assurer la conservation "des restes de ces glorieux souvenirs, dont les enfants de cette ville sont fiers et aussi de mettre un terme aux incertitudes, dont cette grave question a été entourée pendant les administrations précédentes et qui froissaient si vivement le patriotisme des Guérandais".

De Pellan père est également l'un de ceux qui furent à l'origine de la création de la Société de courses de chevaux de Guérande. L'hippodrome se situant à la sortie de Guérande, direction La Turballe. Par ailleurs, c'est sans doute grâce à Gaston Fournier de Pellan que l'on doit la restauration du château de Bissin, entre 1871 et 1882.

Rue de la Juiverie - Dans le bas de la rue Saint-Michel, nous tournons à droite pour emprunter la rue de la Juiverie. Au Moyen Âge, les juifs sont peu nombreux en Bretagne. Ils concourent à l'activité économique des cités comme marchands et préteurs ; la bible interdisant les prêts à intérêt aux catholiques. Un acte datant de 1236 atteste de la présence de deux familles juives à Guérande, les Creisson et les Bonostru, qui participent au développement de la ville. La rue de la Juiverie était le quartier des prêteurs sur gages et des usuriers. On ignore l'ampleur des créances et l'importance de leurs activités.

En 1240, par l'ordonnance de Ploërmel, le duc Jean Ier Le Roux bannit les juifs de Bretagne et ordonne l'expulsion immédiate de tous les juifs du duché, l'interdiction à tous ses sujets d'accueillir des juifs et enfin, l'interdiction à tous ses successeurs d'en recevoir à l'avenir ! Le duc efface les dettes contractées envers des prêteurs juifs et les oblige à restituer les biens mobiliers ou immobiliers qui leur avaient été remis en gage pour ces prêts. Il ajoute enfin, "Personne ne sera accusé ou mis en jugement pour avoir tué un juif avant ce jour"...

La rue Honoré de Balzac - Honoré de Balzac a séjourné plusieurs fois en presqu'île guérandaise et notamment, en 1830, lors d'une escapade amoureuse avec Laure de Berny, de vingt ans son aînée. Elle fut sa plus grande passion et son inspiratrice.
Ils vécurent un mois dans la demeure théologale du chanoine (maison perpendiculaire au presbytère). Balzac écrivit là, son ouvrage Béatrix, paru en 1839. Lorsqu'il découvre Guérande, Balzac décrit "une ville à part" : "Jetée au bout du continent, Guérande ne mène à rien, et personne ne va à elle. Heureuse d'être ignorée, elle ne se soucie que d'elle-même." Il y voit un "magnifique joyau de la féodalité, fièrement posé pour commander les relais de la mer et les dunes", dont les "fortifications semblent achevées d'hier".
La maison théologale a été entièrement reconstruite dans la seconde moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, dans le nouveau bâtiment, il ne subsiste que les très belles lucarnes du XVIIe siècle.
La rue Saint-Michel - Saint-Michel est considéré par l'église catholique comme étant le plus puissant et le plus beau de tous les anges.
Au Moyen Âge, la rue Saint-Michel est connue sous le nom de "Grande Rue". Elle est la rue principale qui mène au cœur de la ville avec une fonction commerciale, fonction qu'elle a gardée aujourd'hui. Chaque maison a son histoire, à l'une d'elle est associée une anecdote dans laquelle figure le lieutenant (et futur général) Cambronne. Il est rapporté qu'une nuit, attiré par l'animation d'un bal, il se hisse à la hauteur du balcon du premier étage de l'hôtel de Mathieu Rouaud de La Villemartin, glisse et se retrouve accroché par un pan de son habit.
ML - Porte et rue Saint-Michel

ML - Porte et rue Saint-Michel

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