La place Notre-Dame-la-Blanche - Siège d'une paroisse urbaine au Moyen Âge, la chapelle est le plus ancien édifice intra-muros de Guérande. Construite au XIIIe siècle, elle est sans doute liée au bourg de Guérande, dont l'existence est attestée en 1206. La chapelle a sans doute été endommagée par le sac de Guérande, en 1342. Le second traité de paix de Guérande, passé entre le duché de Bretagne et le royaume de France et qui met fin à la guerre de Succession de Bretagne en reconnaissant Jean de Montfort comme duc de Bretagne, y est ratifié en 1381.
Désaffectée à la fin XVIIIe siècle, elle est vendue en 1796 comme bien national et utilisée comme remise et magasin à fourrages. La sacristie, sur le pan nord-est, est détruite et une porte charretière perce le chevet.
En 1850-1852, cette ancienne chapelle est menacée de destruction afin d'établir une route départementale et pour que la revente des matériaux profite aux hospices de Guérande. Le curé Sorin se porte acquéreur de la chapelle en juin 1853, il initie la restauration générale de l'édifice et elle retrouve sa fonction religieuse en 1854. Dans les années 1990, la placette est agrandie par la démolition d'un mur jouxtant l'école Sainte-Marie.
La place Saint-Aubin - Elle date du VIe siècle et c'est la plus ancienne de Guérande. Elle est occupée par un cimetière, réservé à l'inhumation des citadins, jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Selon le schéma médiéval, les morts trouvent alors place autour des lieux de culte et au milieu des vivants. Cette place des morts se justifie par la croyance en la communion des saints et par celle de l'existence d'une solidarité entre les vivants et les morts. L'endroit accueillait également un marché et une foire commerciale, fonction qui existe encore de nos jours. Sur cette place, se dresse la collégiale Saint-Aubin de style gothique flamboyant. Une collégiale ou église collégiale est une église qui a été confiée à un collège de chanoines qui tient réunion ailleurs qu'au siège épiscopal.
Au Moyen-Age, un juge de paix officiait à l'étage du bâtiment existant avant les halles actuelles, c'était la "cohue" du breton koc'hu, halle en breton. C'est dans cette salle, en 1789, que le Tiers-Etat de la Sénéchaussée nomma ses députés à l'Assemblée générale de Nantes.
La place du Marhallé - Un marché aux animaux se tenait sur cette place ; vaches et cochons y étaient régulièrement vendus. Un compte rendu du Parlement de Rennes datant de 1602 nous apprend qu'une exécution par pendaison y a eu lieu "l'accusé étant poursuivi pour avoir mis le feu aux maisons des plaignants. Le sénéchal de Guérande le condamne à être traîné sur la claie (treillis à claire-voie), à faire amende honorable devant l'église Saint-Aubin puis à être pendu à la potence place du Marh'alleix".
D'origine bretonne, le marhallé vient de marac'h lec'h : le lieu du marché. Une dénomination qui atteste de l'ancienneté du lieu, la langue bretonne n'étant plus parlée dans la cité de Guérande à partir du XVIe siècle. Dans les villages guérandais de Careil, Beslon, Clis et Queniquen, la pratique du breton s'est progressivement réduite pour s'éteindre au début du XVIIIe siècle. Par contre, à Piriac on trouve des locuteurs bretonnants jusqu'au milieu du XIXe siècle, à Batz-sur-Mer les habitants, et notamment les paludiers, le pratiquent encore couramment au début du XXe siècle. Le souvenir de la langue bretonne s'est perpétué à Batz jusque dans les années 1960. Par ailleurs, on trouve trace d'une saline, existant déjà en 1450, entre Le Pouliguen et Saillé portant le double nom de marcheix et marhallé.
La place de la Psalette - Le mot psallette vient du grec psallein qui signifie "faire vibrer les cordes d'un instrument". La psallette était une école de musique vocale, une institution de la collégiale qui existait déjà au XVe siècle. À Guérande, elle accueillait quatre enfants de chœur qui étaient choisis pour leur voix remarquable. Elle se justifiait par le fait qu'à l'époque, les femmes ne pouvaient faire partie des choeurs religieux.
La place Sainte-Anne - Sainte-Anne est la patronne de la Bretagne. Presque toutes les églises bretonnes ont leurs statues et bon nombre de chapelles, de villages et de lieux-dits sont placés sous son vocable.
La place Sainte-Anne occupe l'emplacement d'un cimetière établi dans la seconde moitié du XVIIe siècle et qui servait essentiellement à l'inhumation des gens de la campagne. L'établissement d'un nouveau cimetière extra-muros au XIXe siècle libéra le site.
On trouve encore visible, aujourd'hui, un local funéraire lié à l'ancienne chapelle Sainte-Anne, détruite au début du XIXe siècle. Jusqu'à la fin du XXe siècle, la caserne des pompiers et un cinéma se situaient ici. De nos jours, elle est occupée par la résidence Balzac et un jardin public très calme, sur l'arrière de la résidence.
La place Jean XXIII - Le long de la collégiale Saint-Aubin, la place Jean XXIII porte le nom du pape élu le 28 octobre 1958 et mort le 3 juin 1963. Alors qu'il était encore nonce apostolique, Angello Roncalli se rendit en visite à Guérande et Batz-sur-Mer en 1948.
Devenu pape, Jean XXIII n'était censé être qu'un pape de transition après le décès de Pie XII, resté en fonction près de vingt ans. Et pourtant, le nouveau pape italien a profondément marqué l'Église par son pontificat.
La place du Vieux-Marché-au-Blé. - Au XVIIe siècle, les grainiers de la cité y vendaient leur blé. Cette place fut agrandie en 1885 lors de la démolition de l'ancien cimetière qui entourait l'église. Sur la place, on remarque le presbytère datant du XVIIe siècle, appelé Maison du Sénéchal, et à sa gauche, la résidence du chanoine théologal (curé de la paroisse) bâtie au XVIe siècle. Le sénéchal était le plus haut officier de justice établi dans une circonscription appelée sénéchaussée. La maison appartenait à Pierre De La Bouëxière qui fut sénéchal durant 61 ans de 1706 à 1761. En 1813, sa dernière descendante, Gabrielle Buard, légua la maison à la commune à charge pour les curés de la paroisse "de célébrer, à perpétuité, deux messes par mois pour le repos de son âme".
La place du Pilori - Au Moyen Âge, à Guérande, la justice était rendue conjointement par les officiers de l'évêque de Nantes et du duc de Bretagne. Les jugements étaient rendus à la cohue, du breton "koc'h hu" (à l'étage du bâtiment existant avant les halles actuelles). Le pilori, poteau d'infamie, instrument de justice pour les criminels condamnés aux peines d'exposition publique, se dressait sur cette place. En outre, on y exposait toutes les denrées avariées ou de mauvaises qualités saisies sur les différents marchés de la région.
En 1332, avec l'accord de la duchesse Yolande et de l'évêque de Nantes, Guillaume du Drezeuc fait déplacer le pilori et un puits public est creusé.
Au coin de la place, plusieurs maisons anciennes, avec, à l'angle, tout proche de la chapelle, la figure énigmatique du "bonhomme Guérande". En 1910, l'enseigne de cette maison du bonhomme Guérande était : Hardy charcutier, sert à boire et à manger.
Il y a quelques années encore, un boucher et un charcutier-traiteur occupaient ces deux commerces.