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"Les contes de la vague et du vent en presqu’ile guérandaise" de Christiane Kerboul-Vilhon - Piriac, le Port au Loup

Choix de contes de la presqu’île de Guérande : La Grotte des Korrigans, Le Moulin du diable, La dernière nuit d’Escoublac, La princesse mauve…  ou d'autres créés, suggérés par la toponymie comme le Port au Loup, lire ci-dessous
 
 
Piriac - Le Port au loup
Enhori, chevalier de retour des croisades, venait retrouver Gaëlle qu’il devait épouser après les moissons. Le grand bonheur en perspective semblait lui sourire quand il aperçut une tâche rose sur une de ses mains. Il se rendit immédiatement chez une guérisseuse. Après l’avoir examiné elle lui dit : "Prends cette lotion, badigeonne ta main tous les jours et reviens me voir à la fin de la semaine". Au bout de sept jours la tâche était encore là et Enhori retourna voir la guérisseuse : "Oui, Enhori, je m’en doutais, sois courageux tu vas devoir changer de vie, tu as la lèpre". Enhori partit en courant le long de la plage, s’arrêta pour déverser sa colère face à la mer, prêt à s’avancer dans les vagues quand un son aigu retentit à ses oreilles. Gaëlle était là devant lui prête à se jeter dans les bras de son amour. "Non ! ne t’approche pas Gaëlle, c’est la lèpre, ne cherche plus à me voir, Adieu." Puis Enhori s’enfuit  laissant Gaëlle en pleurs.
De longs mois passèrent… Enhori vivait dans un abri de fortune au dessus du port en direction de Piriac, un seul ami avec lui, un loup qui partageait sa solitude et ses craintes. Tous deux se nourrissaient de maigres pitances déposées à proximité par des âmes charitables, s’abreuvaient à un puits à proximité de la côte, devenant de plus en plus sauvages l’un et l’autre.
L’hiver arriva, plus froid sur jamais. Les loups à la recherche de nourriture s’approchaient des habitations. Le compagnon d’ Enhori devint de plus en plus nerveux et s’enfuit appelé par ses congénères.Un cri d’effroi traversa les airs, Enhori crut reconnaître son nom. Il courut aussi vite qu’il put mêlant ses cris aux hurlements des loups. Quand il arriva à proximité, il reconnut le corps de Gaëlle qu’il avait tant aimée, déchiqueté. Il la prit dans ses bras et marcha vers l’océan sans s’arrêter, sans souffrance, heureux. Il perdit pied et les eaux se refermèrent sur les deux corps serrés l’un contre l’autre…Le loup demeura trois jours et trois nuits sur le sable sans bouger ; quand la lune apparaissait il hurlait à la mort et la population se terrait dans les maisons. Au soir du troisième jour un cri venu des profondeurs de l’océan l’appela, il entra lui aussi dans la mer qui se referma sur lui. Depuis ce jour on appelle ce lieu "Port au loup ".
Vu dans la presse
"..."Ce sont des contes que les enfants peuvent comprendre. Cependant, on peut aussi s'intéresser à la symbolique de la légende. Avec ce recueil, on peut visiter la Presqu'Île livre en main, car les contes sont tous situés. Quelques pages, à la fin, sont consacrées à l'histoire et à la localisation de chaque lieu. C'est ludique. C'était ça l'intention. Cela permet de connaître la Presqu'Île touristique, géographique, mais aussi dans son inconscient." ..."Lire l’article Christiane Kerboul-Vilhon raconte la Presqu'Île, Ouest-France, 12 juillet 2014

 

"Les contes de la vague et du vent en presqu’ile guérandaise" 

Christiane Kerboul-Vilhon

 

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