Historique de Mindin 1862 (Page mise à jour le 9 mai 2020) - Selon les périodes : Lazaret, Sanatorium, Maison de repos, Hospice public, Établissement Public Médico-Social de Saint Brévin les Pins
1844 : Saint-Nazaire se démarque par son bourg, son église et son môle, en face on distingue la pointe de Mindin et son petit fort, construit en 1754 pour protéger l'embouchure de la Loire.
1861 : C'est à la suite de l'épidémie de fièvre jaune à Saint-Nazaire que fut décidée la construction à Mindin, en amont du vieux fort, d'un vaste lazaret et la création à Saint-Nazaire d'un service de santé.
C’est en 1862 que fut édifié le lazaret de Mindin, construit à proximité d’un port où l’on isolait les navires, les marchandises et les personnes - des personnes mises en quarantaine qui arrivent par la voie maritime, en provenance de pays infestés par les maladies contagieuses. La création d'un bac à vapeur régulier pour le passage de l'estuaire, entre Saint-Nazaire et Mindin, a été décidée par le Conseil général. Le Conseil Municipal du 2 juillet 1876 vote une subvention annuelle de 1200 francs pour ce service. Mindin conserva cette fonction jusqu’en 1899. C’est à cette date que le port de Saint-Nazaire, partiellement construit, remplit désormais cette fonction. Il accueillera finalement assez peu de malades et est désaffecté en 1899, un service spécial étant créé à l'hôpital de Saint-Nazaire pour recevoir les personnes contagieuses.
La guerre 14-18 survint et l’administration militaire, manquant d’hôpitaux, transforma les locaux du lazaret en maison de santé pour les soldats. Il est doté de 150 lits et accueille les soldats souffrant de tuberculose osseuse ou de maladies spécifiques. Ouvert dès le 6 octobre 1914, il fonctionnera jusqu'au 9 février 1919.
À la fin de la guerre, l'établissement est transformé en sanatorium pour les enfants des régions sinistrées du nord et de l'est de la France (1919-1921). De 1921 à 1923, il est utilisé aussi bien pour les enfants que pour les adultes, ayant besoin de respirer l’air vivifiant, de la mer.
Monsieur Floquet fut désigné responsable de l’établissement et Madame Dardelin, infirmière de la Croix Rouge durant le premier conflit mondial, occupa le poste de surveillante générale. Grâce aux bons résultats obtenus tant dans la gestion des malades et du centre, le lazaret fut transformé en sanatorium public pour les adultes et enfants (filles et garçons) par le ministère de l’Intérieure.
Deux ans plus tard, le 31 décembre 1923, le sanatorium, propriété de l’Etat ferme ses portes et ce n’est qu’en novembre 1924 que le Conseil Général de la Loire-Inférieure acquiert la propriété de 9 hectares et créé la "Maison départementale de convalescence et de repos de Mindin". Monsieur Floquet ouvre les portes de la Maison Départementale de Mindin le 1er janvier 1925.
L'ancien lazaret comporte alors 4 pavillons vétustes contenant du matériel archaïque presque inutilisable. De plus, les bâtiments ne possèdent aucune installation sanitaire, ni chauffage, ni électricité et des travaux sont à envisager. Des ateliers s'organisent et des employés qualifiés sont engagés.
Selon son règlement intérieur, la maison départementale est principalement affectée à l'hospitalisation des bénéficiaires des diverses lois d'assistance. Elle reçoit notamment :
- des indigents des deux sexes dont le séjour à l'hôpital de rattachement peut être utilement complété par un repos de convalescence au bord de mer,
- des enfants chétifs ou malingres auxquels l'air salin mitigé est recommandé de préférence au climat marin trop vif,
- des vieillards, infirmes ou incurables admis à l'hospitalisation,
- des pensionnaires libres.
L'établissement, comprend alors 300 lits et le personnel réside à l'intérieur de l'enceinte. On y pratique des cures d'air, des cures de repos et des cures marines. Des ateliers, mais aussi le jardinage (permettant une certaine autarcie) occupent les pensionnaires.
La propriété est agrandie (13 hectares) ; des bâtiments provisoires destinés aux colonies de vacances des villes de Tours, Saint-Etienne, Châlons-sur-Marne et Nantes sont édifiés.
Mindin est occupé par l’armée allemande durant le second conflit mondial.
Le 19 juin 1940, deux bombardiers lancent leurs bombes alors que 1365 personnes dont 739 enfants occupent le centre. On déplore le décès de deux pensionnaires et des dégâts importants. Puis ce fut l'exode et Mindin porta asile et secours aux personnes évacuées. Mais l'occupant ordonna bientôt l'évacuation des locaux. Monsieur Floquet dirigea l'installation des malades et personnels à l'ancienne hôpital militaire français à Saint-Gildas-des-Bois. Ils y résidèrent jusqu'en avril 1943 avant qu'un nouveau transfert ne soit ordonné : l'hôpital de Saint-Nazaire étant totalement détruit par les bombardements, les malades nazairiens devaient y être accueillis. Une nouvelle marche, un nouveau lieu, pour Monsieur Floquet et les malades : destination Challain-la-Poterie. Ils y restèrent trois années.
C'est le 1er juillet 1946, que Monsieur Floquet et les malades réintègrent Mindin ; mais de nombreux locaux sont délabrés, d'autres complètement réaménagés par l'occupant.
Commence alors un long travail de restauration : on pense alors autrement les lieux. L'établissement doit faire face à des besoins urgents en recevant des vieillards dans tous les locaux disponibles y compris les anciennes colonies de vacances. Des constructions "en dur" sont édifiées à partir de 1950 et le nombre de 400 lits en 1939 passe à 1000 lits puis rapidement à 1200 lits. Pavillons, salle des fêtes, logements du personnel, services généraux, etc. sont construits.
En 1953, cet établissement hospitalier abrite 620 malades, vieillards et indigents. Il comprend chambres et réfectoires, salles de récréation bordées de pins et de chênes verts, et à quelques mètres la plage et la mer. Le pavillon Abel – Durand est inauguré en août 1953
En 1961, la Maison Départementale de Mindin est érigée en "Hospice Public".
À partir de cette date, la prise en charge des enfants, adolescents et adultes handicapés ne cesse de s’accroître et nécessite aux cours des années la construction de nouveaux pavillons et la rénovation des parties anciennes de l’établissement.
Un programme des besoins est établi en mai 1964, mais ce n'est qu'en 1971 que l'établissement est en mesure de mettre en chantier une première tranche de construction de 8 pavillons dont 7, réservés à l'hospitalisation, peuvent recevoir 124 enfants.